Risque et périls - "Unreasonable behaviour" de Don Mc Cullin - 1° partie
Lire un livre, c'est sans doute se libérer de sa vision réduite du monde.
On feuillette puis on plonge. Et à forçe d'y explorer, on puise une énergie nouvelle et salvatrice, on lâche la bride à l'imagination, à sa réflexion et à son instinct d'Homme.
Lire, c'est pouvoir, à travers mille personnages, vivre d'autres destins et ne jamais regretter ce choix qui a balayé tous les autres, déceler des analogies, des réponses.
Lire, c'est aussi révéler des désirs, des pulsions enfouis et enterrés par un quotidien qui obscurcit le sens de nos existences infimes.
Lire, c'est ne plus être seul, devenir complice, prendre parti et se transposer dans un ailleurs.
Lire, c'est croiser d'autres mondes, d'autres milieux sociaux, comprendre d'autres modes de vie, de pensées, c'est ainsi s'offrir des arguments à nos propres réflexions qui souffrent souvent du manque d'expérience.
L'on s'enfuit pour tout dire, s'évade et s'abreuve de rêves, d'illusions et de réalités fécondes.
Tout en ecrivant ces quelques lignes, mon autre main tient un livre écarquillé entre la page 20 & 21. Un bel ouvrage aux feuilles épaisses et douces au touché. Un récit autiobiographique de Don McCullin où l'histoire vraie et narrée d'un reporter photographe de guerre.
Cette lecture est aussi une quête. Comment arrive t-on à saisir des images d'une telle densité humaine, d'une telle dimension universelle?
J'aimerai tant savoir et y puiser à la sourçe... alors je vous livre ici quelques extraits choisis :
L'enfance de Don McCullin
"Malgré la violence ambiante, il y avait aussi une grande solidarité dans notre quartier. La maison n'était pas fermée à clef ; les nuits d'été, on laissait carremment la porte grande ouverte.
C'était avant la télévision, qui a détourné l'attention des gens vers l'intérieur. On vivait à sa fenêtre, à l'époque, regardant dehors, un peu plus tourné vers autrui. Les familles étaient plus soudées aussi"
La perte du père
" Qu'on soit jeune ou vieux, le jour où l'on perd son père, c'est comme si on recevait un grand coup dans les couilles"
Plus je m'abreuve de mots, plus j'en arrive à cette conclusion ouverte que la vie se détermine à peu de choses, une somme de circonstances et de choix plus ou moins déterminés.
Appelez-ca Hasard ou Destin, j'm'en contrefous...