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17 février 2009

J ai tres mal au travail - vidéo - partie 2

Interview dans Télérama du réalisateur Jean-Michel Carré

A quand remonte votre intérêt pour le monde du travail ?
En 1968, j'avais 20 ans et je voulais changer le monde - moins qu'aujourd'hui toutefois. A l'époque, j'ai participé à des films sur les combats ouvriers. Puis, au début des années 70, j'ai suivi de près la lutte des salariés de Lip. Quinze ans après cette formidable expérience d'autogestion, je suis tombé sur l'histoire des mineurs gallois qui avaient racheté leur mine de charbon avec leurs indemnités de licenciement. Je suis parti là-bas pour filmer ce qui me semblait être le retour d'une utopie. Par la suite, j'ai poursuivi mon investigation sous un autre angle : la grande précarité des travailleurs SDF.

Quelle était votre ambition avec J'ai (très) mal au travail ?
J'avais envie de rendre compte de la réalité de la majorité des salariés aujourd'hui. L'essai du psychanalyste Christophe Dejours Souffrance en France m'avait passionné, la fermeture de Metaleurop m'avait interpellé : pourquoi ces salariés harassés regrettaient-ils autant un métier aussi pénible et dangereux ? De l'ouvrière à la chaîne au patron du Medef en passant par le sociologue, J'ai (très) mal au travail multiplie les points de vue pour cerner notre rapport au travail. Décrypter les mécanismes d'un système global, alimenter une réflexion collective : voilà le but. J'ai glissé dans le film des extraits de L'An 01 [film-manifeste réalisé en 1973 par Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch, NDLR], dont le slogan était : « On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste. »

Pourquoi les cinéastes sont-ils de plus en plus nombreux à s'intéresser au travail ?
C'est leur rôle de s'emparer des problèmes de leur temps et d'allumer des contre-feux. Comme le dit l'une de mes intervenantes, ex-ouvrière de Moulinex, le travail est un objet de désir et de haine, une source d'épanouissement personnel et de souffrance quotidienne. Cette ambivalence en fait une riche matière cinématographique. Dans mon film, les extraits de pubs qui ponctuent les témoignages établissent un lien entre le travail comme servitude volontaire et la consommation comme idée moderne du bonheur...

Propos recueillis par Mathilde Blottière
Télérama n° 3016

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Le Fil de Fer Masqué

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